La phagophobie est la peur et l’évitement de l’acte d’avaler, la phobie de déglutition. Proche de la dysphagie, qui est la peur que la déglutition entraine un étouffement, c’est un trouble de l’alimentation en lien avec une phobie. Le patient craint de s’étouffer avec des aliments liquides ou solides.
Cette phobie débute par une anxiété extrême. Le processus normal de déglutition a été impacté à moment donné par un évènement qui fait traumatisme et qui vient handicaper le quotidien du patient. Il peut s’être produit un épisode d’étouffement, des irritations, des plaies ou des aphtes dans la gorge, une opération des amygdales... Une peur intense et une anxiété viennent renforcer et ouvrir la voie à l’installation de la phagophobie. Parfois également il suffit d’être témoin d’un épisode d’étouffement pour que le peur devienne phobie.
L’épisode inaugural peut être une « fausse route » lors d’un repas. Les aliments solides ou liquides passent par la trachée et les poumons, plutôt que de se diriger vers l’estomac. La personne « avale de travers » et craint de s’étouffer. Un encombrement des voies respiratoires, due à un virus peut aussi être à l’origine de la crainte de ne plus pouvoir respirer et de s’étouffer en avalant un liquide.
La phagophobie peut entrainer une perte de poids, une malnutrition, voire même un isolement social.
Ce trouble se développe chez des personnes qui présentent des signes d’angoisses excessives, parfois une tendance à l’hypocondrie.
Ce symptôme est une voie détournée pour que la peur s’exprime. C’est en séance que vont se révéler les raisons inconscientes qui masquent ce symptôme. C’est l’association libre des pensées qui ouvrira la voie aux signifiants qui y sont liés, ils sont propres à chacun. La peur de la déglutition peut renvoyer à diverses raisons : ce peut être l’étouffement et la mort, au sentiment d’être contraint, à une personne (« Cette peur de m’étouffer, c’est la peur de ma mère »), à un rejet que rien n’entre dans le corps. Cette voie détournée trouvée est une métaphore : « ma difficulté à avaler, c’est la peur qu’il survienne un évènement, bouleversant qui créé une blessure, une souffrance, ça concerne plus les conséquences que la chose » dit un patient. « Avaler c’est accepter la mort de soi et d’autrui, c’est inconcevable, tel un mystère » poursuit-il.
La phagophobie peut handicaper le quotidien, « J’ai peur de manger et que la personne face à moi le remarque, dès lors je mange très lentement… ». Manger devient une performance, une épreuve. Le patient trouve des parades à la phobie comme regarder un film, une émission, écouter de la musique en mangeant pour se distraire et que toute l’attention ne soit pas portée sur la mastication et la déglutition. Mais elles ont leurs limites.
Je vous invite à venir parler de cette souffrance, afin que puisse se dévoiler les raisons inconscientes qui les fondent et pouvoir s’en libérer.
Vous souhaitez rencontrer un psychologue pour soigner la phagophobie au 0645943835