L’anorexie mentale et la boulimie font partie des troubles des conduites alimentaire (T.C.A). L’anorexie se manifeste par une restriction alimentaire drastique, s’étendant sur plusieurs mois ou années, induite par une préoccupation de l’apparence, plus précisément une dévalorisation de l’image de soi et une croyance irrationnelle d’être « trop grosse ». S’y associe une hyperactivité physique car la fatigue est peu perçue et les activités sont multipliées. L’effet euphorisant et anesthésiant procuré par l’anorexie induit une addiction au jeûne.
Les facteurs jouant un rôle dans le développement du trouble alimentaire sont multiples : génétiques, biologiques, comportementaux, sociaux, psychologiques. L’anxiété, la dépression, l’isolement social, relationnel, le manque d’estime de soi sont des éléments qui se retrouvent régulièrement dans le tableau de l’anorexie. Le trouble émerge à l’adolescence du fait du vécu du sentiment d’insécurité interne et de la violence des émotions liées à la puberté. Il touche davantage les filles ( 85%) que les garçons, mais ils ne sont pas à exclure. Il peut prendre une forme restrictive radicale, ou celle d’une combinaison de moments de purge avec des crises de boulimie, puis recours à des vomissements ou à l’utilisation de laxatifs.
Les conséquences de la sous-alimentation et des conduites purgatives sont lourdes et parfois dramatiques. Parmi les complications, on distingue l’alopécie, l’aménorrhée, les troubles digestifs, de la concentration, des distorsions cognitives, l’hypothermie, des carences diverses provoquées par la dénutrition. Le risque de suicide est également présent. Le risque de mort advient quand l’IMC est inférieur à 18, l’hospitalisation est alors proposée.
L’anorexie apparait souvent comme l’expression un embarras du corps chez un être affligé de la parole, laquelle ne trouve pas une voie d’expression. La spécificité du symptôme est de se manifester dans le rapport à l’autre. Occasionnant une forte inquiétude dans l’entourage, il marque une opposition sans en passer par la parole. C’est un symptôme paradoxal du fait qu’il donne à voir un effacement et met l’autre dans l’impuissance.
Ce trouble dépasse largement la question alimentaire pour toucher à l'estime de soi, à l'identité, aux conflits internes; mais c’est la question du désir du sujet qui en est au cœur même. C’est pourquoi la psychanalyse, dont la visée est de permettre à l’être de construire sa subjectivité, est tout à fait indiquée pour ces patients, afin de les aider à trouver une voie d’apaisement et de construction.
Il s’agit d’un trouble lié au désir de l’autre et à son interprétation subjective. Une demande ou une attente d’un autre, souvent un des parents, a pu être pressentie comme trop importante, inadaptée ou menaçante. Cette demande, ce peut être un souhait d’attention, a troublé l’être car ne correspondait pas à ce qu’il croyait ou il n’était pas alors en mesure de la satisfaire. La tactique d’évitement inconsciente est une façon d’échapper à ce qui a pu être ressenti comme une emprise d'un autre et une tentative d’exister en dehors de son champ d’action et d’attraction. Il se produit un phénomène d’imprégnation et d’identification au regard de l’autre parental qui peut conditionner la vie du sujet. Le symptôme d’abstinence alimentaire est la formation de compromis trouvée pour s’en détacher, douloureuse solution. La psychothérapie va permettre de mettre à jour les conflits internes et fantasmes refoulés et œuvrer à les résoudre. A travers le fil de ses associations de pensées, l’être est invité à dire ses émotions, ressentis, images, jusqu’à dévoiler ce qui cherche à se faire entendre à travers ce hurlement du corps qui s’efface.
Vous souffrez d’anorexie et vous souhaitez débuter une psychothérapie, que ce soit avant ou après une hospitalisation, ma consultation se situe à Paris 9ème.
Psychothérapeute, formée au traitement de l’anorexie et des T.C.A, je suis joignable au 06 45 94 38 35.